De plus en plus de travailleurs à distance se laissent tenter par l’aventure du travail à l’étranger.
Cette tendance a donné naissance à un nouveau mode de vie et un nouveau terme : le digital
nomade. Face à cette mobilité croissante, de nombreux pays facilitent leur installation via des visas spécifiques. Mais s’expatrier, même temporairement, soulève des questions pratiques, notamment celle de la couverture santé à l’étranger. Alors, quelle couverture santé choisir quand on est digital nomade ?

Digital nomade : l’essor d’un nouveau statut
Qu’est-ce qu’un digital nomade ?
Un professionnel qui adopte un mode de vie hybride entre travail et voyage, grâce aux outils numériques. Ce n’est pas un simple touriste ou voyageur en vacances prolongées, le digital nomade travaille activement tout en se déplaçant. Leur nombre ne cesse de croître, atteignant près de 35 millions dans le monde.
Quels sont les domaines d’activité du digital nomade ?
Leur présence est particulièrement développée dans les secteurs du numérique :
technologie, design graphique, création de contenu, marketing digital… C’est un statut tout à fait compatible avec des métiers comme celui d’assistante digitale par exemple.
Pourquoi un tel développement de ce statut à l’étranger ?
L’explosion de ce statut est dû tant à la généralisation du télétravail, qu’à l’essor des outils collaboratifs en ligne, mais surtout par la mise en place de visas pour digital nomades. De nombreux pays ont saisi l’opportunité d’attirer des talents et travailleurs de façon temporaire (dans un premier temps), en facilitant leur entrée dans le pays sans les contraintes liées à une demande de visa de travail classique.
Quelles sont les destinations les plus plébiscitées par les digital nomades ?
En Europe, le Portugal et l’Estonie sont très plébiscités, notamment parce qu’ils sont accessibles sans visa pour les citoyens de l’UE. Hors Europe, Dubaï, le Costa Rica, la Thaïlande ou encore l’Indonésie figurent parmi les destinations préférées des digital nomades.
Quelle couverture santé pour les digital nomades en Europe ?
La Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM)
Cette carte accompagne tous les résidents européens dans leurs séjours temporaires dans un autre pays de l’UE. De la même façon qu’ils bénéficient des accords de libre circulation, ils bénéficient d’accords de sécurité sociale, notamment en ce qui concerne l’assurance maladie.
Comment obtenir la CEAM ?
Il suffit d’en faire la demande avant son départ auprès de son organisme d’Assurance Maladie, et notamment depuis son espace client ameli.fr. Il est conseillé de faire la demande au moins 15 jours à 3 semaines avant son départ. La carte est gratuite et valable 2 ans.
Fonctionnement de la CEAM
Cette carte permet d’être couvert dans les établissements publics de la même façon que les résidents du pays d’accueil. Les prises en charge sont accordées dans le cadre d’urgences médicales ou pour des soins liés à une maladie de longue durée. La CEAM ne prend pas en charge les soins de confort, de prévention, de rapatriement, ni les frais dans le secteur privé (source : International Santé).
L’affiliation au régime de santé local
Les digital nomades qui s’installent de façon durable dans un pays de l’UE doivent se
renseigner sur l’obligation d’affiliation au régime local. En changeant de pays de résidence
principale, la CEAM ne suffit plus et le rattachement à l’assurance maladie du pays d’accueil
obligatoire.
Quelle alternative à la CEAM ou au régime local ?
Pour un séjour de plus de 3 mois dans un pays de l’UE, souscrire une assurance voyage est
une bonne solution pour bénéficier d’une couverture plus complète. Elle couvre les soins
dans le privé, l’hospitalisation à 100 %, et inclut généralement une assistance rapatriement
ainsi que d’autres garanties utiles qui ne seraient pas disponibles avec la CEAM ou le
régime local.
Quelles sont les alternatives de couverture santé hors UE ?
Est-ce que la Sécurité sociale française fonctionne à l’étranger ?
Oui, mais de manière très limitée. La Sécu ne couvre que les urgences médicales, lors de
séjours de moins de 90 jours, et ne prend pas en charge le rapatriement. Elle n’a pas
vocation à rembourser tous types de frais de santé et aucun tiers-payant n’est proposé. Tous
les frais sont avancés par l’assuré.
De quelle façon la Sécurité sociale française rembourse les frais à l’étranger ?
Les remboursements se font sur la base des tarifs conventionnés de la Sécu en France.
Lorsque les frais médicaux sont plus élevés à l’étranger qu’en France, le remboursement
obtenu peut être minime, et le reste à charge important.
Comment faire une demande de remboursement ?
L’assurance maladie demande les factures et les justificatifs tels que les ordonnances,
comptes-rendus médicaux et tous autres documents jugés utiles. La demande peut se faire
par courrier ou directement en ligne via son espace client, accompagné du formulaire
CERFA 12267-06.
Quand faut-il s’affilier au régime local ?
Généralement un digital nomade obtient un visa temporaire, qui n’ouvre pas de droit à la
résidence permanente. L’affiliation à la sécurité sociale locale n’est donc pas possible. Pour
palier cela, les autorités locales exigent souvent la souscription à une assurance privée pour
toute la durée du séjour.
Quelle assurance santé souscrire pour ses soins à l’étranger ?
Les digital nomades peuvent souscrire une assurance voyage temporaire pour tout séjour de
moins de 12 mois. Certaines assurances ont des formules spécialement conçues pour ce
statut. Lorsque le visa est de 12 mois et plus (renouvelable), une assurance santé expatrié
sera généralement plus adaptée. Pour gagner du temps, utilisez un comparateur
d’assurances santé internationales afin de trouver rapidement l’offre la plus adaptée à votre
situation.
Conclusion :
Le choix de couverture santé du digital nomade dépend de plusieurs facteurs : destination, durée de
séjour, statut de résidence, besoins médicaux… Que l’assurance santé soit obligatoire ou non, il est
indispensable d’y penser avant de partir, pour éviter toute déconvenue sur place, qui pourrait avoir
de lourdes conséquences (dont financières) à l’étranger.